puisqu'il suffit de se dire « c'est pas grave, ça va passer », mais en réalité, ce n'est pas
si simple.
Il faut juste se demander comment est-il possible de faire face à un sentiment pour se
rendre compte que s'empêcher d'être triste est quasiment impossible. La tristesse est en
effet un sentiment, elle relève donc du spirituel, de l'abstrait. Ce n'est donc pas une
chose matérielle que l'on peut tuer, l'éliminer, on ne peut pas essayer de l'expulser hors
de nous : on ne ne peut pas s'en débarrasser volontairement. Voilà pourquoi la question
ne va pas de soi.
Alors non, on ne peut pas essayer de ne pas être triste, car essayer de ne pas l'être nous
renvoie forcément au sentiment que nous le sommes. Effectivement, comment est-ce
possible de pouvoir oublier quelque chose en pensant que l'on doit l'oublier ?
Cela est plutôt ridicule d'essayer de se forcer à ne pas penser à ce qui nous attriste. On
ne peut donc pas se persuader d'oublier quelque chose de manière volontaire, car tenter
de vaincre cette tristesse, c'est sans cesse raviver les causes qui nous on rendus tristes.
Si essayer de vaincre ce sentiment ne contribue pas à une amélioration de la situation
, cela veut dire que pour le vaincre, la meilleure solution serait de ne pas vraiment le
vouloir.
En effet, la tristesse disparaît justement quand nous cessons d'essayer de la vaincre,
c'est à dire quand nous renonçons à trop espérer, et surtout lorsque nous nous posons
moins de questions. D'ailleurs, une personne qui va retrouver le sourire ne s'en rendra
pas
compte tout de suite dans la mesure où elle aura cessé de s'interroger sur sa situation
(de bien-être ou de mal-être). On peut donc dire avoir vaincu sa tristesse seulement
après une certaine prise de recul.
Vaincre sa tristesse ne relève donc pas de la persuasion : ce n'est ni une question de
volonté ou de temps. Il s'agit plutôt d'une acceptation de sa situation, qui conduira à une
amélioration involontaire de celle-ci.
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