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lundi 10 février 2014

Comment sauver la face après un embarras, une humiliation ?

Mes problèmes d’anxiété sociale et de dyslexie m’ont souvent causé du tort dans nombreuses situations de la vie quotidienne : maladresses, bégaiement, rougissement, visage décomposé, sentiment du ridicule, etc… J’ai souvent eu à vivre des moments de malaise, de gêne terrible, lors de mes interactions avec les autres que ce soit au travail, à la fac ou lors de sorties, et cela sautait très certainement aux yeux de mes interlocuteurs.Par exemple, la dernière fois, une collègue de travail m’avait demandé si j’avais reçu son email dans lequel elle m’avait proposé une invitation à un pot chez elle. Et là, sans raison apparente, je m’étais mis à bafouiller quelque chose du genre : « Oui, j’ai bien reçu. D’ailleurs, je te remercie beaucoup beaucoup. » et … il y a eu un gros blanc. Mon regard qui devenait fuyant, mon visage qui se décomposait, si bien que ma collègue souriait à ma réaction aussi étrange qu’inattendue. C’est ce qu’on appelle un « grand moment de solitude ».
Le problème, c’est lorsque vous êtes amené à revoir régulièrement ces personnes. Vous ne pouvez plus revenir en arrière évidemment. Comment sauver la face après un sentiment de ridicule ? Comment rattraper le coup ? Comment retourner une situation désespérée à votre avantage ? Dans cet article, je vais vous raconter plusieurs expériences personnelles vécues et les techniques que j’ai employées à chaque fois pour sortir de ces impasses.

LEÇON N°1 : AVEC LE RECUL, CE QUE J’AI COMPRIS
« À te regarder, ils s’habitueront. » – (Citation de René Char)
Quand vous êtes une personne timide ou anxieuse, les moments de malaise seront parfois inéluctables dans la vie. Ce que mon expérience de la vie m’a appris, c’est que cela ne sert à rien de jouer un personnage qui ne nous ressemble pas. Les gens se feront très vite une image de vous, s’habitueront, se fixeront sur cette image de vous. 
En gros, il n’y a pas lieu de paniquer quand on a des moments de malaise, de « panne » dans notre comportement (regard fuyant, rougissement, tremblement, silence), car les gens apprendront à vous connaître à votre contact et n’iront généralement pas chercher à en savoir plus. 
Il peut m’arriver d’être ridicule aux yeux des autres, mais moi, je n’ai plus le sentiment du ridicule. Voilà la différence, l’état d’esprit que j’ai adopté. Le ridicule, les maladresses, les pannes sont des choses qui peuvent arriver dans la vie : je les accepte.
En ce qui me concerne, tous ces moments d’incongruités, de malaise, où je « perds la face » au contact des autres,AVANT, je me disais en ruminant inlassablement mes pensées :  « J’ai été ridicule. La honte ! Je m’en veux tellement. » 
AUJOURD’HUI, je me dis simplement : « Tant pis. Ça s’est passé. Je ferai mieux la prochaine fois. » 
EXEMPLE CONCRET : Il m’est souvent arrivé de bégayer (plus à cause de problèmes de dyslexie que de timidité), de parler très laborieusement pour trouver mes mots, peu de gens peuvent imaginer combien ce fut un énorme complexe chez moi. Quant cette situation arrivait dans les conversations, mes interlocuteurs fronçaient pendant quelques secondes les sourcils, ne voyant pas où je voulais en venir avec mes phrases. J’avais beau me battre intérieurement, mais à l’extérieur, les gens ne devinaient pas l’ampleur de mes difficultés. Ils ne vont pas se focaliser sur les moments de malaise, de trébuchement. Plus vous vous concentrez sur ces blocages, plus cela se verra. Moins vous y prêterez attention, moins cela se verra. Avec le temps, les gens s’habituent à votre manière d’être, de parler, de se comporter.> Depuis ce « déclic », je me préoccupe moins du regard des autres. J’agis comme je parle et c’est à eux de s’y adapter.

LEÇON N°2 : AVEC LE RECUL, CE QUE J’AI COMPRIS
« Le sentiment de malaise est  un état universel, il est le lot de tous les êtres humains. » 
Les patrons, les personnalités politiques, les artistes, les célébrités ont tous déjà été en proie à des sentiments de malaise, où ils se sont retrouvés à un état proche du ridicule, de l’humiliation.
Vous avez beau être timide ou être décalé par rapport aux autres, je suis sûr que dans votre lieu de travail ou parmi vos connaissances, vous avez souvent rencontré des gens plus maladroits encore que vous, avec une attitude étrange ou avec des tics très prononcés. Exemple : l’employée qui ne parle pas beaucoup, le patron dont les yeux louchent souvent, etc…
Et pourtant, force est de constater : vous n’avez jamais vraiment prêté attention à son comportement. Au pire des cas, vous « zappez » cette personne et vous vous tournez vers vos occupations du moment, vers les gens qui sont en train d’interagir avec vous.
Dites-vous bien que c’est ce qui se passe dans la tête de 95 % des gens. C’est pourquoi il n’y a pas lieu de stresser en permanence sous prétexte que votre attitude ne correspond pas aux normes de la société ou que vous êtes victime de moments de malaise.
EXEMPLE CONCRET : À la fac ou au travail, ayant été confronté à l’anxiété/phobie sociale, j’ai eu souvent affaire à des moments de grand malaise que ce soit lorsqu’il s’agissait d’interagir avec les autres, de prendre la parole en public ou de parler de moi. Le problème, c’est que par peur de revivre les sentiments de malaise, j’évitais carrément toutes ces situations sociales. C’est là le piège.
> Depuis que j’ai accepté que je pouvais avoir de temps en temps des moments de trébuchement, de rougissement ou de regard fuyant, je n’ai plus peur d’affronter le sentiment de malaise. Car je ne peux pas systématiquement renvoyer une image publique positive. J’accepte mes imperfections. De plus, les gens n’y prêteront attention que durant quelques mini-secondes et zapperont ensuite. Enfin, eux-mêmes ne sont pas à l’abri de moments de défaillance, de malaise.

LEÇON N°3 : AVEC LE RECUL, CE QUE J’AI COMPRIS
« L’humour : l’antidote le plus efficace contre le malaise. » 
Dans vos rencontres et conversations, il peut toujours surgir des moments d’embarras. Imaginez que vous ratez une prestation (un blanc dans la conversation, un regard fuyant, un moment d’inattention), il y a toujours des solutions pour rattraper le coup par un effort de figuration : l’assurance, le tact, la diplomatie, l’humour.
Tentez quelque chose, même si cela risque d’être maladroit, car c’est lorsque vous ne faites rien pour remédier à cette chute que le malaise s’installera définitivement entre votre interlocuteur et vous-même.
C’est bien connu : l’humour est la meilleure arme pour se sortir des moments d’embarras, de gêne. Il répand une ambiance positive et aide à expulser tout sentiment de malaise. Si vous êtes une personne maladroite et que vous avez de l’humour, on vous pardonnera toujours vos moments de chute, car votre attitude sera associée positivement au tact, à l’ouverture d’esprit.
EXEMPLE CONCRET : Dans les conversations en groupe, il y a parfois des moments où je suis embarrassé parce que je n’arrive pas du tout à me mêler aux sujets de discussion. Dans ces cas-là, je rétorque avec humour, quelque chose de ce genre : « Le foot, ce n’est pas trop pour moi, mais je suis votre discussion avec intérêt ! Je prends des notes ! ;-) »Par ailleurs, dans la vie quotidienne, notamment au travail, on me colle tellement l’étiquette de « personne réservée », voire asociale ou coincée, que j’assume de plus en plus le fait d’être « timide ». Et je le dis toujours avec un grand sourire, empreint d’assurance et d’humour : « Oui, je sais que je ne me lâche jamais. Je suis un timide ! Je ne peux pas me transformer en un extraverti d’un coup ! ;-) » Quand c’est bien dit avec le ton léger qu’il faut, ça suscite toujours des retours agréables, amusés.

LEÇON N°4 : AVEC LE RECUL, CE QUE J’AI COMPRIS
« Ce que l’on a cru un temps de vous ne l’est plus à partir du moment où vous les surprendrez. »
Une perception d’autrui n’est jamais statique, fixe, définitive. Elle est dynamique : c’est-à-dire susceptible d’évoluer, de se transformer. Et la nouvelle perception remplace l’ancienne. Si une personne a une perception négative à votre sujet, à tout moment, cette perception peut se transformer en une nouvelle grille de perception positive si vous savez vous y prendre.
Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ? Vous avez beau traîné depuis un certain temps l’image de la personne coincée, fermée, rigide, mais le jour où vous surprendrez les autres par votre nouvelle manière d’être, leur perception se trouvera bouleversée, modifiée, de manière positive.
EXEMPLE CONCRET : Une fois, j’avais été à une sortie en groupe (un pique-nique) qui s’était très mal passée : j’étais la personne la plus mal à l’aise du groupe. Pour cause, j’étais le moins bavard. Je n’arrivais jamais à intégrer les conversations sans compter que j’avais souvent des moments d’absence. Mon attitude faisait presque pitié à voir tant j’étais mal à l’aise, entre les bégaiements et mon attitude très crispée. Je baissais ma tête et pendant un moment, je ne regardais plus les autres. Je suis sûr que ce jour-là, certains gens se sont même dit intérieurement : « Ce n’est pas possible. Il va devenir un psychopathe lui un jour tant il est fermé et asocial. »
> Cette sortie m’avait traumatisé à l’époque. Pourtant, quelques mois plus tard, j’avais accepté de refaire une nouvelle sortie avec plusieurs personnes de ce groupe. Ce jour-là, j’étais en meilleure forme : j’étais l’organisateur de la sortie, j’animais les discussions et j’allais vers les autres. Je souriais, je faisais marcher mon empathie. J’avais de la présence.
Une personne du groupe qui m’avait déjà rencontré a dit ce jour-là, avec un regard admiratif et intrigué : « Étonnant. Tu as l’air beaucoup plus à l’aise que lors de la dernière fois. Ça fait plaisir à voir. Je te croyais beaucoup plus timide que ça. »

CONCLUSION : À RETENIR
Pour récapituler, si je dois affronter une situation où il y a des risques pour moi de « perdre la face » avec des moments de grand malaise (une sortie en groupe, une présentation orale, une rencontre), qu’est-ce que je me dis pour aller au-delà de ces obstacles, pour m’exposer sereinement à l’exercice périlleux du jugement des autres ?
  1.  À me regarder, soit ils s’habitueront… soit ils s’adapteront à ce que je suis.
  2. Le malaise est un état naturel. Si je tremble, je tremblerai. Si je rougis, je rougirai.
  3. Les gens zappent rapidement nos moments de trébuchement, de défaillance, d’embarras.
  4. Si ça ne marche pas, je ferai mieux la prochaine fois.
  5. Je peux toujours sauver la face avec un effort de figuration : l’humour, l’assurance, la diplomatie, etc…
  6. La victoire existe même après une humiliation et elle est parfois plus belle encore.
  7. Rien ne se perd… Tout se transforme ! Il suffit parfois de savoir surprendre pour sauver la face. 
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